Résister aux chocs, poursuivre la diversification

06/10/2020

Un choc particulièrement adverse 

L’état de pandémie actuel est tel que les performances des principaux marchés mondiaux ont été affectées. Sur certaines classes d’actifs, le choc a même été plus important que lors de la crise 2008-2009. Le VIX – un indice qui mesure la volatilité attendue du S&P 500 – battait un record historique.

A titre d’exemple, l’Eurostoxx 50 a perdu environ 37% entre le 21 février et le 18 mars contre 18% sur un nombre égal de jours de cotation en 2008. A l’époque, l’indice phare européen atteignait son point bas au bout de six mois (-45% de performances hors dividendes à mars 2009). De l’autre côté de l’Atlantique, le S&P 500 perdait 28% sur la même période.

Les marchés actions sont particulièrement volatils, le mois de mars 2020 a connu 18 jours où les performances de l’Eurostoxx 50 ont varié en valeur absolue de plus de 1% contre 3 jours seulement en mars 2019.

En regardant plus en détail, il est possible de remarquer que les performances au sein d’un même indice peuvent être extrêmement variées. Par exemple, pour le CAC 40, certaines actions enregistrent des pertes de plus de 50% depuis le début de l’année tandis que l’action Hermes affiche une performance positive. Les fervents défenseurs de la gestion active y verront un argument de poids face aux partisans de la gestion passive, quand d’autres se sentiront confortés dans leur stratégie de diversification.

Les marchés obligations ont également connu de fortes turbulences, les spreads de crédit des obligations high yield européennes passant d’environ 3% au 21 février à plus de 8% au 18 mars (source ICE BofA Euro High Yield).

 

Des opportunités

La forte baisse des prix de certains actifs offre actuellement des opportunités aux assureurs.

En comparant, les performances des marchés actions lors de la crise de 2008, certains indices ont retrouvé leurs niveaux pré-crise au bout de quelques années – un peu moins de 2,5 ans pour l’Eurotoxx 50 (dividendes réintégrés – source Bloomberg). Même si les performances passées ne préjugent bien évidemment pas des performances futures, les plus bull y verront un signe favorable.

Le marché des obligations pourrait également laisser apparaitre des opportunités. Par exemple, le taux de rendement des obligations d’entreprises investment grade a augmenté de 0,5% au 31/12/2019 à 1,5% au 20/04/2020 (source Bloomberg Barclays EuroAgg Corporate). Le segment high yield a logiquement plus souffert et offre désormais des rendements bien supérieurs à ceux du début d’année (2,6% au 31/12/2019 à 5,7% au 17/04/2020 – source ICE BofA Euro High Yield). Toutefois, dans le contexte présent, les assureurs doivent se montrer très sélectifs sur les émetteurs et privilégier ceux possédant les bilans les plus solides.

 

Une vigilance côté passif

Au cours des dernières années, la stratégie de nombreux assureurs les a conduits à favoriser la collecte en unités de compte. Cette stratégie s’est poursuivie en 2020, puisque la part des unités de compte dans les cotisations s’établissant à 36% pour le mois de février alors qu’en 2019, cette part variait entre 23% et 27% (source FFA).

Les assurés ayant récemment investi sur ces supports se retrouvent ainsi mécaniquement en moins-value et ces pertes pourraient les inciter à arbitrer ou racheter ces positions même si ces investissements sont vendus avec un horizon de détention long terme.

La très forte collecte du mois de mars sur le Livret A (la collecte en mars est la plus importante depuis 10 ans) ne peut que confirmer ce point. Les assureurs devront toutefois essayer de convaincre leurs clients que c’est le bon moment pour investir sur les marchés financiers (approche contra-cyclique).

Un examen des performances enregistrées au 18 mars (date du point bas du CAC 40 au premier trimestre 2020), sur un panel de fonds flexibles « prudents », montre une dispersion élevée : de -4% à -31%. Ces écarts très importants incitent à privilégier la poursuite de la diversification de l’épargne, y compris à travers les fonds, comme le prônent de nombreux assureurs.