Assurance : quelle dynamique entre marché et régulation ?
Un débat à l’initiative du centre de sociologie des organisations (Sciences Po – CNRS) et la chaire PARI.
Extraits choisis
Avez-vous retrouvé dans le livre ce que vous avez vécu lors de la mise en place de Solvabilité II ?
Pierre Arnal : Solva II a été déterminant pour donner aux actuaires une culture du projet. Ni dans sa formation, ni dans son ADN, l’actuaire n’a la culture de la conduite de projets. Solva II a imposé aux actuaires de travailler en mode projet, sur les modèles, les données, en partenariat avec de nombreuses directions. Solva II a par ailleurs été un excellent exercice
d’apprentissage de la maîtrise de la complexité.
Je constate d’ailleurs aujourd’hui, dans les projets d’implémentation autour de la norme IFRS 17 (la complexité est encore passée un cran au-dessus de Solva II), une demande plus orientée sur la fiabilité et la facilité d’utilisation que sur l’exhaustivité. Un autre bienfait, c’est tout bête, mais c’est la contrainte imposée pour la documentation des applications : les actuaires ont fait d’énormes progrès pour documenter leurs modèles, en expliquer les limites d’utilisation, etc. Globalement je dirais que Solva II a plutôt élargi le spectre d’intervention de l’actuaire, et le risk management au sens large s’est vraiment invité dans son quotidien, ce qui était peu le cas auparavant.