L’Observatoire addactis : OCAM & transition climatique (2/3)

08/09/2023

Santé & Climatique : Face à l’évolution des risques, des actions à mettre en place

Le dérèglement climatique a un impact sur la santé et donc sur l’activité des OCAM

L’impact sur la santé est l’une des conséquences principales du dérèglement climatique actuel et un risque encore délicat à estimer dans toutes ses dimensions.

De façon très directe, la santé se dégrade avec la hausse des températures (chaleur extrême favorisant les défaillances cardiovasculaires, accidentologie lors de phénomènes météorologiques intenses, impacts sur la santé mentale), la pollution de l’air (troubles cardiovasculaires et de l’appareil respiratoire, allergies aux pollens), la propagation des maladies vectorielles (paludisme, Lyme…) dont les conditions de développement se font plus propices, la baisse de la qualité de l’eau

Mais indirectement, la réduction des rendements agricoles, la perte de la biodiversité, les migrations forcées et les troubles politiques altèrent également les santés mentale et physiologique.

La forte concentration des risques assurés pourrait générer un risque inédit pour les complémentaires santé : le risque d’accumulation des sinistres. L’exemple récent de la pandémie de Covid-19, avec un risque non prévu et donc partiellement non-couvert, a touché la prévoyance et l’Etat a dû intervenir en complément des assureurs (via le chômage partiel et différentes mesures de soutien aux entreprises).

Le rôle et la responsabilité de la complémentaire santé face à l’évolution du risque santé des assurés

Les OCAM, en tant que financeurs des soins complémentaires à la prise en charge de la Sécurité sociale, ont un rôle essentiel dans la protection sociale des individus. Ils portent plusieurs responsabilités : celle de la qualité des soins qu’ils assurent, celle de la solidarité qu’ils créent en mutualisant les risques de leurs assurés, et celle d’offrir une protection financièrement accessible. Ils viennent ainsi compléter les nombreux champs non couverts par la Sécurité sociale : les dépassements d’honoraires, les médecines douces, l’optique, une partie du dentaire et de l’audition, une partie de l’hospitalisation, etc.

L’anticipation de l’impact du dérèglement climatique sur la santé apparait comme une nouvelle responsabilité pour les OCAM, afin d’accompagner au mieux les assurés dans leur besoin de protection sociale. Par ailleurs, l’indispensable équilibre permettant de gérer la mutualisation et leurs engagements sur le temps long engage les OCAM, dans leur gestion des risques, à anticiper ceux liés à la transition climatique. En effet, l’existence même des organismes de protection sociale complémentaire pourrait être remise en cause par une dérive excessive du coût des soins, avec un risque qui deviendrait inassurable.

Or les OCAM savent s’adapter. Fortement contraints par la réglementation (contrat responsable, etc.), le risque de standardisation de leur activité pousse les OCAM à évoluer et à se différencier par la qualité de leur couverture (soins, services, prévention). S’adapter à l’évolution du risque fait partie de l’ADN des OCAM : avant la mise en place du dispositif Mon Psy, la prise en charge de consultations de psychologues a été proposée dans de nombreux contrats (en particulier collectifs), face à la dérive du risque Psy.

Des moyens d’actions réels

Si les OCAM ne semblent pas pouvoir agir directement pour décarboner le système de santé, elles peuvent néanmoins activer d’autres leviers sans altérer leurs prestations, par exemple :

  • La recherche des impacts de la décarbonation sur la santé, et surtout sur l’anticipation des impacts du changement climatique sur la santé (financement de la recherche, études)
  • L’accompagnement des efforts individuels* de leurs assurés
  • Une logique vertueuse dans le choix de partenaires durables (scope 3 du bilan carbone)
  • La sensibilisation et la formation des soignants et assurés au changement climatique
  • Des garanties améliorées (sous forme de bonus) pour des produits plus vertueux ? Audioprothèses1 rechargeables afin d’éviter les piles jetables ; inhalateurs à poudre sèche contre l’asthme2, aussi efficaces que les inhalateurs à gaz (à l’effet de serre très puissant) dont l’empreinte carbone est 10 à 37 fois plus faible
  • Un soutien à la transition climatique dans leur rôle d’influence auprès des pouvoirs publics

Si les OCAM doivent soutenir, dans leur action de représentation sectorielle, une transition rapide et politique en faveur des énergies propres et renouvelables, ils doivent également garantir la protection de la santé publique, dont ils sont responsables avec la Sécurité sociale et les individus eux-mêmes.

1 3 % des Français ont des audioprothèses ; 15 % ont des troubles de l’audition

2 L’asthme touche 6 % de la population française, et est en forte croissance avec l’urbanisation et la dégradation de la qualité de l’air et de l’écosystème

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Ce document a été rédigé par nos experts :

Laura GOURLAOUEN

Cécile PARADIS
Partner, Head of Pricing & Data Life & Health

Donasian LE NAIL

Donasian LE NAIL
Manager Pricing & Data Life & Health

Yapei LI

Eugénie POYET
Senior Manager Pricing & Data Life & Health

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